samedi 29 janvier 2011
Après mon billet sur «Soller » comment ne pas parler de toi … C’était impossible, tu es de toutes mes émotions d’enfants, d’ado, de petit homme,d'homme...
De toi j’ai appris tant de choses, tant d’émotions, l’amour, l’abnégation.
Orpheline de maman à 4 ans, une famille parfois étrange et un grand père légèrement « dictateur » qui avait une tendance à tout décider parfois (souvent) au détriment des siens. Et personne pour le contredire, tout le monde au garde à vue. Partagée entre deux maisons, tu as vécue ta vie de jeune fille bien comme il faut, entourée des vieilles tantes d’un coté et de tante Thérèse de l’autre. Mais un Papa qui t’adorait et une Grand-Mère qui te choyait. D’elle tu as hérité ton talent de super cuisinièreJ.
Une rencontre importante (je le sais) mais qui ne convenait pas à ta famille et puis la France et la rencontre avec celui qui est devenu ton mari et qui ne te méritait pas. Il t’en a fait voire de toutes les couleurs, mais tu as tenue bon, ta foie en Dieu t’y a surement aidée, mais t’a-t-elle vraiment rendue service ????
Trois garçons qui sont devenus ta vie, ta priorité, ta seule préoccupation. Ces trois années seule avec nous ou tu en as pris plein la tronche mais tu as ravalé ta fierté, tu es restée droite et digne, pour nous.
J’étais ton petit dernier et entre nous c’était spécial (vous ne m’en voudrez pas les frangins ?). J’étais ton petit « bâton de vieillesse » (que je t en ai voulu plus tard de ce terme).Tu avais sans doute déjà remarqué ma sensibilité, ma fragilité, mon homosexualité peut être (qui sait) ? La vie nous a fait vivre des choses qui nous ont encore plus rapprochées. J’ai mis longtemps, très longtemps à admettre tes défauts, tes travers. J’ai cru pendant longtemps qu’il me serait impossible d’imaginer ma vie sans toi et pourtant depuis quelques années je m’y prépare parfois maladroitement et brusquement. Pardon pour cela mais c’est ma façon à moi de m’y préparer.
Quand je t’ai annoncé que j’aimais les garçons et que tout ça devenait trop lourd, trop difficile, tu as oublié tes curés, tes principes et alors que je conduisais, tu m’as pris ma main et les yeux humides tu m’as dit : « Tu es mon garçon et je t’aime, je ne veux que ton bonheur, là ou il soit ». Ce jour là, tu m’as fait le plus beau des cadeaux, je savais que tout cela te dépassait mais tu as laissé parler ton grand cœur.
Tes câlins, ton amour, ta mélancolie aussi, m’ont marqués et m’ont faits tel que je suis aujourd’hui. J’aime tes mains ridées tachées de soleil et de vieillesse, j’aime ton petit sourire triste, j’aime quand tu as bu une coupe de champagne et que tu te laisses aller, j’aime danser le rock avec toi alors que tu as plus de 80 ans. J’aime encore m’entendre dire « tu me grattes le dos m’man stp « et que tu le fais toujours avec la même douceur et le même amour. J’aime avoir hérité de toi mon goût pour la cuisine. Mais je n’aime pas ces yeux qui te font défauts et qui t’empêchent de voir l’amour dans les nôtres.
Je t’aime car tu as été et tu es une maman, une « mamitou » extraordinaire.
Merci M’man
4 commentaires:
Touchant! les larmes montent facilement aux yeux quand on parle de sa mère.
A mon coming out, maman, les joues ruisselantes de larmes répondit à ma question "pourquoi tu pleures ?" : "Mais je ne pleure pas"
PascalR : oui une Maman ... je t embrasse PascalR
Une mère pareille, c'est irremplaçable, et ça construit..longue vie!!
Mamitou : Un nom qui lui va si bien car c'est plus qu'une mere / grand mere ... C'est un tout <3
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